Alors que le  “covoiturage” semble être une pratique largement acceptée et appréciée par le plus grand nombre, pourtant, en pratique,  trop peu de personnes en font l’usage. L’autosolisme (être seul dans une voiture) est malheureusement une norme en Ile-de-France : en 2021, 9 voitures sur 10 en circulation en région francilienne ne transportaient qu’une seule personne, et on observe ce chiffre en augmentation  depuis. Pour encourager la pratique du covoiturage, elle doit être prioritaire sur nos routes, à l’instar de ce qui se pratique depuis des années aux Etats Unis par exemple.

Le boulevard périphérique parisien génère, depuis toujours, deux problèmes  :  la pollution de l’air et la pollution sonore. La baisse de la circulation automobile est une nécessité sanitaire pour les riverain.es, de part et d’autre du périphérique, et est une mesure en cohérence avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre générées par le secteur des transports, poursuivis par de nombreuses politiques publiques.

Par ailleurs, le boulevard périphérique constitue une coupure urbaine majeure, et agit comme une frontière entre Paris et la banlieue. Il nous semble donc souhaitable  de le transformer en boulevard urbain et de supprimer son caractère autoroutier. a création d’une voie dédiée aux mobilités partagées est un premier pas.Les transports collectifs (bus et cars) qui empruntent le boulevard périphérique doivent avoir la priorité, en cohérence avec les besoins de développement des transports en commun. De même, les taxis sont essentiels pour développer des alternatives à la voiture individuelle: ils sont une offre de transport public, également essentielle à l’activité touristique. Une voie dédiée sur le boulevard améliorera leur service.

En revanche, cette voie réservée doit être permanente et non uniquement pendant les épisodes de congestion routière. En effet, il est important de sanctuariser cette voie quelque soit l’heure de la journée, pour que ce nouveau dispositif soit identifié et respecté par tous les usagers. De plus, la réduction des voies de circulation ne vise pas seulement la congestion mais aussi l’amélioration des conditions de sécurité routière, et surtout la réduction  de la pollution atmosphérique générée par la circulation sur le périphérique, et le bruit associé.  Nous souhaitons en ce sens que la vitesse maximale sur le boulevard périphérique soit re abaissée à 50 km/h.

EELV Île de France est favorable à la pérennisation de la file dédiée au covoiturage, aux transports collectifs sur le Boulevard Périphérique de Paris, et appelle à participer à la concertation en cours sur le sujet en ce sens. Cette pérennisation doit s’accompagner d’une baisse de la vitesse maximale autorisée à 50 km/h et permettre d’engager la réflexion vers la transformation du Boulevard Périphérique en boulevard urbain.

Sophie Mordelet et Waleed Mouhali, Porte-paroles du BER IdF